[Obsèques de Paul Ribeyre à Vals-les-Bains (Ardèche)]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPTP3251 02
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 20 x 15 cm (épr.)
historique La République est ingrate. Pour les funérailles de Paul Ribeyre, elle avait certes confié au préfet de l'Ardèche le soin de la représenter, mais pas un seul membre du gouvernement n'a pu ou n'a su trouver le temps de quelques minutes de recueillement à la mémoire de celui qui fut un fidèle et modeste serviteur de l'Etat, huit fois ministre. Une dernière fois, Paul Ribeyre aura donc été victime de sa modestie. D'autres infiniment moins méritants, mais certainement plus bateleurs ou plus exhibitionnistes, ont vu leur disparition suivie d'une bousculade devant micros et caméras... Les ténors vont aux ténors. Le peuple, lui, ne se trompe pas, il a les fidélités que les seigneurs n'ont plus. [Le 16 janvier 1988], c'est l' Ardèche profonde qui a répondu au dernier rendez-vous. Dans la petite église paroissiale Saint-Martin, les Valsois et les Valsoises ont regardé le cercueil couvert du drapeau tricolore, écouté Charles Million, vice président du Conseil régional, Henri Torre, président du Conseil général d'Ardèche, et Christian Pellerin, le préfet, évoquer la mémoire de Paul Ribeyre. Mais c'est avec les adjoints de Vals, collaborateurs directs de l'ancien maire et témoins de son attitude héroïque pendant la guerre, qu'ils ont pleuré. Des larmes qui manifestaient une peine simple et une émotion sincère, mais qui n'ont jamais pris le pas sur la dimension spirituelle. Quelques heures avant son accident, Paul Ribeyre était venu, ainsi qu'il le faisait souvent, se recueillir devant le maitre-autel. C'est là que l'homme public qui avait connu les débats houleux, les négociations difficiles, et les éclats de voix acerbes des campagnes électorales retrouvait la Vérité et renouvelait dans un dialogue silencieux l'engagement spirituel qui avait dicté ses comportements humains et sa conduite politique. Ces tête à tête muets avec le Dieu auquel il croyait, il y tenait au point de reprocher à ses directeurs de cabinet qui lui présentaient un programme bien ficelé, d'avoir oublié l'essentiel : une heure d'oxygène pour la messe dominicale. Au point encore, de confier à un collaborateur traitant d'un dossier épineux : "C'est aujourd'hui le 8 décembre, la vierge ne nous laissera pas tomber." Tout cela, les Valsois le savaient, et c'est aussi pour cela qu'ils avaient empli l'église. Pour renforcer autour de sa famille et de son fils, maire de Vals, les liens de la communauté. Source : "L'hommage des fidèles" / J.P. [Jeanine Paloulian] in Lyon Figaro, 18 janvier 1988, p.2.
note bibliographique "Un demi-siècle de politique" / Jeanine Paloulian in Lyon Figaro, 16 janvier 1988, p.2. - "L'autre Pinay" / Jeanine Paloulian in Lyon Figaro, 16 janvier 1988, p.3. - "Emotion à Vals" / Hasmig Papazian in Lyon Figaro, 16 janvier 1988, p.2-3. - Dernier hommage de l'Ardèche à Paul Ribeyre" / René Gharbi in Lyon Matin, 17 janvier 1988. - Wikipédia. [En ligne] : https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Ribeyre (consulté le 01-10-2023).

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